Reconduisons l'exposition Fred Forest

0 100

C’est une initiative citoyenne qui vise d’abord à réparer des injustices qui se sont faites jours à l’occasion de l’exposition que vient de me consacrer le Centre Pompidou et à répondre à un public étonnamment réceptif à mon travail qui réclame lui-même la poursuite d’une exposition prématurément stoppée.

En effet je ne veux pas me poser en victime mais en individu qui entend faire respecter ses droits. Que j’estime égaux, sans plus, à n’importe quel quidam qui s’active dans l’art contemporain avec les attentions qu’on leur connaît de la part de certaines Institutions.

J’aurai une longue liste à vous dresser de ses manquements à mon égard mais je n’en retiendrai ma foi que cinq mais que j’estime fondamentaux.

1 - Le principe de cette exposition a été retenu depuis trois ans et demi et la lettre d’intention que j’ai réclamée des dizaines de fois qui m’aurait permis d’avancer dans la recherche de partenaires ne m’a été enfin accordée qu’il y a six mois, alors que le service du mécénat a toujours refusé de répondre à mes appels comme d’ailleurs le service des éditions.

2 - Cette exposition dont la date a été fixée initialement du 15 juin au 28 août s’est vue retardée du 12 juillet au 28 août sans que je sois même consultée donc de surcroît un plein été comme pour mieux tenter de neutraliser l’artiste insoumis (rires)

3 - Un mois juste avant l’exposition une décharge m’a été donnée à remplir qui spécifiait compte tenu du lieu où l’exposition se tenait que les gardiens, les personnes assurant la médiation, étaient à ma charge comme les assurances, on croirait rêver non ? Alors que personne ne m’avait avisé préalablement de telles conditions, indignes d’un Musée national quand j’ai eu à faire le choix du lieu. Choix vite fait d’ailleurs les deux autres lieux n’étant pas disponibles pour cause de travaux dont mon interlocuteur ignorait tout de la mise en œuvre…

4 - Par ailleurs, j’ai dû apprendre par la suite dans le cours de la préparation qu’aucun financement pour assurer la réalisation des deux œuvres in situ, que je devais réaliser selon le projet déposé, n’était prévu, pas plus qu’un financement pour le catalogue…Donc, selon la vieille méthode du prendre ou à laisser, rien à voir, circulez ! J’ai dû nécessairement m’incliner…

5 - Enfin, cerise sur le gâteau, je n’ai jamais vu personne se présenter à moi pour préparer mon « action-réseau » alors que le directeur de la com' en avait désigné deux pour ce faire, me faisant saliver par ailleurs se vantant de pouvoir mettre à ma disposition plus de 900.000 contacts sur Internet... Une attitude incompréhensive à mes yeux, qui a fait perdre l’occasion au Centre Pompidou de réaliser une action internationale de communication institutionnelle, susceptible de revaloriser une image quelque peu vieillie, et qui en l’occurrence ne lui coûtait pas un euro !

Ce revirement étant dû sans doute à mon insistance de nommer cette action "Prendre son pied à Beaubourg…" (en photo bien entendu) où les visiteurs étaient invités à se déchausser sur place, à prendre leur pied en photo, et à le balancer sur les réseaux, pour en avoir un retour quasi instantané sur grand écran dans le hall d’entrée. Vos pieds en ballade sur les réseaux et qui vous reviennent n’était-ce pas irrésistible ? Sans doute avait-t-il, réflexion faite, jugé ce titre trop inconvenant pour une vielle dame fêtant pompeusement ses quarante ans ?

Malgré tout cela, je vous demande de me croire sur parole, je n’en veux nullement aux individus responsables de ces manquements, pris souvent eux-mêmes à la gorge, coincées par des systèmes administratifs aberrants et des budgets en chute vertigineuse.

Pour tout dire, je suis très heureux, je dirai même follement heureux, d’avoir eu l’opportunité de faire cette expo au Centre Pompidou, et j’estime que je suis un drôle de privilégié quand tant d’autres artistes ne l’auront jamais. Mais je dois ajouter immédiatement que cet aboutissement à l’’issue de 84 ans de travail n’est dû qu’à moi, à ma pugnacité, à ma patience et je serai d’autant plus heureux, si jamais, elle devait se reconduire dans les mois qui viennent, comme tout le monde le demande et si les augures nous sont favorables.

Alors je leur dis, à toutes et à tous, chiche, notamment à la jeune directrice générale, qui devrait être sensible aux arguments que je présente tous vérifiables. Effaçons tout et recommençons à zéro. Recommençons ensemble cette exposition comme je le propose à la direction. Exposition qui a reçu un accueil enthousiaste du public à la découverte de mon travail et qui est fortement réclamée aujourd’hui par tous.

Reconduisons cette exposition ensemble, augmentée du travail de ces vingt dernières années qui s’est développé sur Internet et qui n’y figure absolument pas.

Et n’ayons surtout pas peur, cette fois, que ma pratique soit révélée sous le nom d’«art sociologique», dont je suis, bien évidement, l’un des trois pères fondateurs comme chacun sait.


FRED FOREST

Mobilisation créée par grafikcult.com
29/9/2017

Soutenir we sign it

Wesign.it ne vit que grâce aux dons et ne fait pas de commerce avec vos données. Pour maintenir ce service, soutenez-nous, les fonds serviront à payer le serveur, l'envoi de mails ainsi qu'un salaire à temps plein sur un an.

Soutenir WE SIGN IT